Épisode 2 : Mon point de non-retour

Épisode 2 : Mon point de non-retour.

Écran noir / Dan, en voix off : Il y a des moments déterminants dans une vie. Ces moments où tout notre avenir se joue sur un geste, un mot. Durant ces moments-là, il faut faire attention à ne pas franchir trop vite le point de non-retour. Ce moment où tout peut changer. Vais-je le franchir ? Vais-je tirer ? (une image apparaît, Dan est face à une femme, un fusil à la main, pointé en direction de la femme. Ils sont dans un appartement.) Vais-je détruire la vie de la femme qui a tué mon meilleur ami ? Vais-je avoir le cran de franchir le point de non-retour.
Dan : Pourquoi l’avez-vous tué ?
Stéphanie, alias Immortel Amour : Ce n’est pas parce qu’il a dit que c’était moi que c’est la vérité. Si ça se trouve, c’était un code. Il voulait vous avertir sans que la personne qui l’a tué le sache.
Dan : Pourquoi l’avez-vous tué ? Répondez ou je tire.
Stéphanie : Je n’ai tué personne. Je ne connaissais pas votre ami. Je suis désolée. Je suis sûre que vous ne tirerez pas. Vous êtes quelqu’un de bien. Vous ne me ferez rien. (elle s’approche doucement de Dann.)
Dan, d’un cri strident : VOUS L’AVEZ TUÉ ! (il pointe son fusil droit sur elle et s’apprête à tirer)
Écran noir. Une image apparaît, Dan, sur son scooter qui arrive en centre-ville. On comprend alors que cette scène se passe avant la précédente. Dan se gare, camoufle au mieux son fusil et entre dans un immeuble. Il cherche le numéro de l’appartement d’une personne. Il suit la liste du doigt et s’arrête sur un nom : Stéphanie Chedid, numéro 17. Il monte les escaliers, arrive face à l’appartement de la femme et sonne à la porte.
Chez eux, les parents de Dan se lèvent.

La mère de Dan, Natacha : Dan, t’es là ? Dan ?
Son père, Henry : Il n’est pas là ?
Natacha : Non, je le vois pas. Dan ? Mais où est-ce qu’il a pu aller ?
Henry : Tu sais, il est sous le choc. C’est logique qu’il ait envie d’être seul.
Natacha : Il n’est pas là et ça ne t’inquiète pas. Il a pu lui arriver quelque chose. Imagine qu’il ait fait une connerie.
Henry : Ne vas pas tout dramatiser. Il est peut-être chez Sarah.
Retour devant l’appartement, Dan attend. La porte s’ouvre et Dan pointe son fusil sur Stéphanie. Elle ne bouge pas, effrayée.
Dan : Entrez et n’appelez pas au secours. Si vous osez crier, je vous tire une balle dans la gueule.
Elle s’exécute, entre et ferme la porte derrière eux.
Stéphanie : Qu’est-ce que vous me voulez ? Je n’ai rien fait.
Dan : Je vais vous rafraîchir la mémoire. Hier soir, vous étiez avec mon meilleur ami, James. Après avoir fait je ne sais quoi, vous l’avez tué d’une balle dans le ventre. Ça ne vous rappelle rien ?
Stéphanie : Mais de quoi parlez- vous ?
Dan : Vous avez tué James ! Dites-moi pourquoi ?
Stéphanie : Je n’ai tué personne. Je ne connais qu’un seul James et aux dernières nouvelles, il est encore en vie.
Dan : N’essayez pas de faire de l’humour. Je ne suis pas là pour plaisanter. Je suis très sérieux.
Stéphanie, beaucoup plus méfiante : O.k, calmez-vous. Tout va bien. Vous m’avez l’air d’un garçon censé. Je suis sûr que vous ne seriez pas capable de…
Dan, lui coupant la parole : Je serais capable de tout pour venger James. Dites-moi seulement une chose : pourquoi l’avez-vous tué ? (une larme coule sur sa joue)
Stéphanie : Je n’ai pas tué votre ami, je vous le promets.
Dan : VOUS MENTEZ !
Écran noir. On retrouve Dan, au lycée. James est avec lui, dans les couloirs.
Dan : Donc, elle l’a bien pris. Même pas une petite gifle.
James : Non, mon vieux. On n’est pas dans les feux de l’amour. C’est pas un drame à chaque fois que je casse avec une fille.
Dan : Mais pourquoi tu l’as larguée ?
James : Je sais pas. On a passé de supers vacances ensemble. Mais j’ai rencontré une autre fille. Elle avait craqué pour un autre mec. Quand je lui est dit que je voulais casser, elle a accepté. On voulait prendre un nouveau départ pour la rentrée. On est resté super ami.
Dan : Super ami. Pas un seul SMS depuis deux semaines, pas même un appel. Je trouve ça louche.
James, regardant derrière lui : Tiens, la voilà. (s’adressant à la fille que l’on ne voit pas) Eh, ma belle, tu viens.
Là, Sarah apparaît à côté de James. Ils sont donc sorti ensemble !!
Sarah : Ouais, qu’est-ce qu’il y a ?
James : Dan veut pas croire qu’après qu’on ait cassé, on soit resté super ami.
Sarah : Bien sûr que si, on est resté ami. Je lui ait même envoyé une carte postale de Marrakech.
James : Tu nous crois, maintenant.
Écran noir. On retrouve Sarah devant l’entrée d’un bâtiment le funérarium. Elle est seule, elle pleure en silence. Puis, elle avance doucement vers l’entrée, ouvre la porte. À l’intérieur, il y a quatre portes. Elle se dirige vers l’une d’elle. Sur la porte, il y a marqué : James Murphy. Après quelques secondes d’hésitation, elle décide d’entrer. Dans la pièce, il y a un lit sur lequel repose le corps de James. Sarah est seule dans la pièce.
Sarah : Salut James, ça va ? Moi, ouais, ça peut aller. Tu sais, on enquête sur ta mort Dan et moi, même si on s’est un peu engueulé, je suis sûr que ça ira mieux après l’enterrement. (silence pendant quelques secondes) Pourquoi t’es mort si tôt ? Et assassiné en plus. Pourquoi c’est arrivé à toi ? Tu étais si gentil. (elle s’approche du corps, lui prend la main mais la lâche directement en poussant un cri) Oh merde, t'es froid ! (la main glisse et Sarah pousse encore un cri. Elle quitte la pièce en pleurs)
Retour chez Stéphanie. Dan est assis sur le canapé dans le salon, l’arme à la main. Stéphanie, elle, est dans un coin de la pièce. Ils paraissent un peu plus calmes. Ils sont tous les deux au même endroit que durant la première scène.
Dan : Il a envoyé un SMS dans lequel il disait, c’est l’immortel amour. Comment est-ce que je peux croire que ce n’est pas vous ?
Stéphanie : Je vous promets que je n’ai rien fait. (derrière son dos, elle a un portable dans les mains. Elle tape le numéro d’un ami. On arrive à voir sur l’écran le nom : Tom Stukson) Je… Je n’ai pas tué votre ami… James. Je n’ai rien à voir avec tout ça. Je ne sais pas ce qui s’est passé.
Dan, se levant : Je répète ma question.
Stéphanie : Je n’ai rien fait.
Dan : Pourquoi l’avez-vous tué ?
Stéphanie : Ce n’est pas parce qu’il a dit que c’était moi que c’est la vérité. Si ça se trouve, c’était un code. Il voulait vous avertir sans que la personne qui l’a tué le sache.
Dan : Pourquoi l’avez-vous tué ? Répondez ou je tire.
Stéphanie : Je n’ai tué personne. Je ne connaissais pas votre ami. Je suis désolée. Je suis sûre que vous ne tirerez pas. Vous êtes quelqu’un de bien. Vous ne me ferez rien. (elle s’approche doucement de Dan)
Dan, d’un cri strident : VOUS L’AVEZ TUÉ ! (il pointe son fusil droit sur elle et s’apprête à tirer)
Tom Stukson, lui pointant son arme sur la tête : Ne bougez plus. Si vous tirez, je tire. Et vu votre âge, j’ai beaucoup plus d’expérience que vous au niveau du tir.
Dan, regardant toujours Stéphanie : À votre place, mon vieux, je n’en serais pas si sûr.
Écran noir. On retrouve Dan, avec son père, dans un champ. Dan a un fusil à la main.
Henry : Il faut que tu visualises la réussite, que tu te dises d’hors et déjà : je vais gagner.
Dan, suivant un oiseau du regard, prêt à tirer.
Dan, concentré : Papa, laisse-moi faire.
Il continue à suivre la cible du regard puis tire. Il touche l’oiseau qui tombe dans le champ.
Le père de James, arrivant avec son fils : Joli coup, mon petit gars. Dis donc, Henry, faudra faire gaffe quand tu t’engueuleras avec ton petit, qu’il te tire pas un balle dans le ventre.
Henry : Très drôle, Patrick. Fais quand même gaffe à pas lui donner de mauvaises idées. Allez, venez les mecs. On va chercher ton gibier, Dan.
Dan, à James : Alors, mon vieux, ça se passe bien avec Célia ?
James : Non, pas vraiment. On a cassé.
Dan : Tu sortais avec elle depuis une semaine.
James : Ouais, mais bon, elle s’est un peu foutu de ma gueule.
Dan : Donc, c’est elle qui t’a largué.
James : C’est pas drôle. En fait, le truc, c’est qu’il y a un concours organisé par les terminales. C’est le jeu de la première fille qui sortira avec un élève de seconde.
Dan : Et elle a gagné. Tu devrais être content pour elle. (Dann sourit)
James : Je t’ai dis d’arrêter de te foutre de ma gueule.
Dan : Au moins, maintenant, tu sais ce que ressentent toute les filles que tu largues.
James : T’aimes bien te foutre de ma gueule, toi.
Dan : J’adore ça.
Écran noir. On retrouve les parents de Dan, chez eux, interrogés par des policiers.
Un policier, aux parents : Il n’y a pas un endroit où il aimait bien aller avec son ami ?
Le père : Je sais qu’il adorait les parties de chasse que j’organisais avec James et son père. Mais, à part ça, je … Mais bien sûr, la chasse.
Le père se dirige vers le garage. Ouvre la porte, se dirige vers l’étui à fusil, l’ouvre.
Le père : C’est bon, je sais où il est.
Écran noir. Un revolver apparaît à l’écran. Changement d’image. On voit Dan, son fusil pointé sur Stéphanie.
Dan : Croyez-moi, j’étais le meilleur tireur de tous, j’étais même plus fort que mon père. Alors, si vous voulez qu’on joue à celui qui tirera le mieux sur sa cible, je crois que je connais déjà le vainqueur.
Tom : Avez-vous des preuves de la culpabilité de Stéphanie.
Dan : Il m’a envoyé un SMS disant que c’est l’immortel amour qui l’a tué.
Tom : C’est la seule preuve que vous avez, la seule. Et ce n’est même pas une vraie preuve. Cette phrase peut vouloir dire n’importe quoi. Prendriez-vous vraiment le risque de tuer une innocent ?
Dan : Elle est coupable ! Elle a tué James et vous a manipulé pour que vous me tuiez. (s’adressant à Stéphanie) Dites-lui, vous, que vous êtes coupable, dites-lui !
Stéphanie : Je n’ai tué personne. (elle fond en larmes) Pourquoi voulez-vous me tuer si je n’ai tué personne ? Je vous le promets, je n’ai pas tué votre ami.
Tom : Alors, maintenant, lâchez votre arme, s’il vous plaît.
Dan laisse tomber son arme et s’écroule par terre, en pleurs. Tom sort des menottes, on comprend alors qu’il est de la police.
Stéphanie : Non, ne l’arrêtez pas, Tom. S’il vous plaît, laissez-le partir.
Tom : Il a essayé de vous tuer. Qui vous dit qu’il ne recommencera pas ?
Stéphanie : Je prends le risque. Ne l’arrêtez pas. (Tom range ses menottes et aide Dann à se relever)
Écran noir. Henry et les policiers sont dans le champ. Ils appellent Dan mais ils n’ont pas de réponse.
Écran noir. On voit Dan, dans la voiture de police, le regard, vide, pleurant en silence. On voit Sarah, dan le hall du funérarium, pleurant. Puis, les parents de Dan rentrant chez eux et retrouvant leur fils accompagné de Tom. Ils pleurent tout les trois. On revoit Sarah, qui quitte le funérarium. Émotion. Nouvelle scène, tout le monde est à l’église, pleurant. On reconnaît Dan, Sarah et leurs parents. Il y a aussi les parents de James et une cinquantaine d’autres personnes. On voit le cercueil, une photo de James est posé dessus. Écran noir. On est au cimetière, le prêtre parle. Dan s’approche du cercueil, une rose à la main.
Dan, chuchotant : Je te vengerais, mon frère. Je te le promets.
On retrouve tout le monde après la cérémonie.
Henry : Franchement, fiston, qu’est-ce que tu as été faire au bord de la mer à 6 heures du mat’.
Dan : J’avais besoin de réfléchir. Désolé de vous avoir inquiété. (il quitte ses parents pour s’isoler dans un coin du cimetière)
Stéphanie, qui arrive à côté de lui : Alors, ils vous ont cru.
Dan : Je suis sûr que oui. Au fait, vous remercierez votre voisin, Tom, de ne leur avoir rien dit.
Stéphanie : Je n’y manquerais pas. Et sinon, vous avez une piste à suivre pour votre enquête.
Dan : Non, aucune. Je ne sais même pas si la police pourra découvrir qui l’a tué.
Stéphanie : J’espère que vous trouverez qui l’a tué et que vous le vengerez. Mais ne tuez pas cette personne. Promettez-le moi. Trouvez un autre moyen pour le venger.
Dan : Je ne peux pas vous faire la promesse que si je trouve cette personne, je ne la tuerais pas.
Stéphanie : C’est vous qui voyez, mais n’oubliez pas que dès que vous aurez tiré, vous ne pourrez plus revenir en arrière. (elle s’en va)
Dan, en voix off : Vais-je avoir le cran de franchir le point de non-retour quand j’aurais le tueur devant moi ? Vais-je tuer le tueur ? Vais-je assassiner l’assassin ? J’en serais capable, je serais capable de tuer pour venger. De tuer pour vivre en paix.
Sarah, qui arrive voir Dan : Bel enterrement.
Dan : Oui, James aurait été très heureux de voir qu’autant de monde l’appréciait.
Sarah : Tu as du nouveau sur l’affaire ? Une piste pour l’immortel amour ?
Dan : Non, je n’ai rien découvert sur l’affaire. Je n’ai pas eu le temps d’enquêter.
Sarah : Si ça se trouve, le tueur est parmi ces gens. Et nous, on reste à rien faire et à attendre que tout le monde s’en aille.
Dan : QU’EST-CE QUE TU VEUX QU’ON FASSE ?!
Sarah : Dann, calme-toi. Si on veut découvrir qui est le tueur, il faut se serrer les coudes.
Dan : Je n’ai pas besoin d’aide pour trouver le tueur. Laisse-moi tranquille.
Sarah : Donc, tu me rejettes alors que je viens m’excuser.
Dan : T’as tout compris. Je te rejette.
Dan s’en va, laissant Sarah seule,triste. Écran noir.
On retrouve Dan et James au lycée.

Dan : Tiens, voilà Célia.
James : Oh non, c’est trop la honte pour moi. (il agrippe le bras de Dan et l’emmène dans les toilettes)
Dan : J’adore ce coin, James. Franchement, de tout le lycée, c’est mon préféré.
James : Tu comprends pas, Dan. C’est ma deuxième semaine au lycée et j’ai déjà la réputation du mec qui s’est fait largué comme une pauvre merde par une terminale. Ça va me poursuivre pendant trois ans, mon vieux, trois longues années.
Dan : Et tu crois que c’est en te cachant avec moi dans les toilettes que ça va changer quelque chose.
James : J’ai trop la honte.
Dan : T’es le mec le plus cool de tous les mecs de seconde. Crois-moi, tout le monde va oublié cette histoire. T’as qu’à dragué une de ses copines de terminale, sortir avec elle et la larguée juste après. Ça remontera ta cote de popularité et en plus, tu te seras venger.
James : J’adore ce plan. Il est super. Je commençais à me demander pourquoi je traînais avec toi. Maintenant, j’ai ma réponse.
Dan : Tu te fous de moi quand tu dis que tu commençais à te demander pourquoi tu traînais avec moi ?
James, souriant : Tu nous ferais pas une crise de jalousie.
Dan, gêné : Non… non, pas du tout. (ils sortent des toilettes)
Écran noir. Dan arrive dans sa chambre après l’enterrement. Il se laisse tomber sur son lit. Il pleure. La porte de sa chambre s’ouvre. C’est sa mère.
Natacha : Tiens, Dan. Il y a du courrier pour toi. (Dan prend la lettre que sa mère lui tend)
Dan : Merci, maman. (sa mère quitte la chambre, il ouvre l‘enveloppe, et déplie la feuille qui est à l’intérieur) James ?! « Salut, Dan, à l’heure qu’il est, j’ai dû te quitter. Je suis désolé mais c’était le seul moyen de profiter pleinement de mon existence. Ne cherche pas de réponses, il n’y en a pas. Je ne pourrais pas continuer à t’écrire, je suis vraiment désolé. James »
Dan prend son portable, compose le numéro de Sarah et attend qu’elle réponde.
Dan : Sarah, c’est Dan. Je viens de recevoir une lettre de James. Je crois qu’il s’est… il s’est suicidé. (il écoute Sarah que nous n‘entendons pas) Oui, il le dit clairement dans sa lettre. Je suis vraiment désolé. On cherchait des réponses là où il n’y en a pas. (il écoute à nouveau Sarah) Oui, à demain au lycée. Salut.
(Dan se jette sur son lit en pleurs)
Dan, en voix-off : J’ai failli tuer une femme innocente, j’ai pleuré croyant qu’une personne avait détruit sa vie et la mienne. En fait, c’est lui qui s’est donné la mort. Lui seul qui a décidé de nous abandonner. Il a été égoïste. Il m’a abandonné. Moi qui l’a aidé quand il allait mal, moi qui a tout fait pour lui. Il ne mérite pas mes larmes. Il ne mérite pas ma tristesse. C’était une pourriture, une véritable pourriture…
Écran noir.
À suivre…